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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 12:58

 

Ce récit a pour cadre La Réunion ; il éclaire, par-delà le fil narratif traditionnel d’une rencontre amoureuse, certains enjeux moraux, ceux du mal ou de la possibilité du pardon, dans le climat romanesque particulier d’une île « intense », propice à la passion et à ses débordements criminels. Il propose aussi quelques images, mises en mots, de cette île, perpétuelle invitation à tous les voyages. photo couverture
 
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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 17:58

 Bonjour Catherine,
Ton roman est certainement ce que j’ai lu de plus émouvant ces dix dernières années. L’émotion ne venait pas seulement de la découverte de cette belle histoire, mais aussi de la redécouverte de cette île qui est la mienne et dont, à l’instar d’Axel Brieuc, tu semble être tombée amoureuse. Comment expliquer autrement que tu en parles de façon aussi vive et passionnée ! Une passion "à la créole" faite de légèreté et de joie de vivre qui fait s’écouler le temps tu sais comment : c’est ton titre. Bernard.


Je viens de lire la dernière ligne du roman "Comme sur feuille de songe" et j'ai refermé le livre avec une grande émotion.
J'ai plongé dans ce roman, comme les personnages le font dans l'Océan indien, avec délectation et sensualité. Tout m'a plu : d'abord la peinture de l'ïle avec toutes ses particularités,allant du relief, au climat, sans oublier ses végétaux sa cuisine, son langage si pittoresque, ses moeurs ; ensuite les personnages si attachants et si humains, la vérité de leurs caractères, sans oublier le style raffiné et poétique. Enfin la progression de l'histoire et son suspense, la fin ouverte si tendre et si pudique m'ont touchée aussi.
Cette première oeuvre de Catherine Pinaly est sans hésiter un grand roman. "Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître". Son souvenir restera profond et donc, ne coulera pas dans la mémoire du lecteur comme l'eau sur feuille de songe. Martine

  

  • Quel beau roman qui me donne envie de revenir à la Réunion ! C’est un roman qui fait du bien surtout en ces temps si troublés. Il donne à voir toute la beauté du monde, l’humanité des gens, la richesse des traditions et la magie des lieux. J’admire le style si foisonnant et maîtrisé à travers les descriptions dignes d’un peintre. Les portraits des personnages sont très beaux et touchants. J’aimerais tellement faire couler quelques gouttes d’eau sur les songes mais où en trouver en métropole ?
    Virginie
  • ton livre, Catherine, possède de multiples facettes, et sous tous les angles d'observation, il apparaît comme parfaitement achevé : (l'ordre de citation n'a aucune signifiaction hiérarchique, et j'ose me pêrmettre des jugements de valeur sans posséder la moindre compétence en matière littéraire)- l'écriture est puissante, le vocabulaire d'une incroyable richesse, et ce que je trouve remarquable, c'est que la sophistication du texte n'enlève rien à la facilité de lecture. - j'ai découvert une mine historique, qu'il s'agisse de la description des paysages de l'époque, des moyens techniques utilisés, des us et coutumes de la deuxième moitié du XIXème siècle, tu nous fais vivre et découvrir une vie d'une grande précision. - les personnages, même ceux du second plan ont de la consistance et l'on aime les retrouver quand, comme moi, la lecture s'est effectuée en plusieurs étapes. - enfin, l'histoire est belle sans complaisance, la dernière page tournée, subsiste un sentiment très agréable. Comme d'autres, j'attends avec impatience ton prochain ouvrage.
    Alain

 

Ce roman est la rencontre d'une ile fascinante par son histoire et sa beauté , et une grande romancière dont le regard scrute les horizons lointains et perce le secret des âmes nobles. François.

 

  Bonjour Catherine,

            Vous ne me connaissez pas mais moi je vous connais à travers ce magnifique livre que vous avez écrit.

            Ayant foulé des pieds il y a de cela un peu plus de 10 ans l’ile de la Réunion, j’ai ressenti à travers votre livre énormément d’émotion. J’ai vécu l’histoire passionnante d’Alex Brieuc et de Louise. Je sentais l’odeur des plantes, je sentais le goût du sel sur ma peau, je ne faisais plus qu’un avec vos personnages ! 

 Je ne connaissais pas la Pointe au Sel, pourtant avec mon compagnon nous avons logé chez l’habitant à St Gilles et nous avons visité beaucoup d’endroits de l’ile. Nous ne manquerons pas lors de notre prochain voyage à la Réunion d’aller voir cette fameuse Pointe au Sel.  

  Encore bravo pour ce magnifique ouvrage et j’attends avec impatience votre second roman. Je vais inciter ceux que je connais à se le procurer.  

   Cordialement. Chantal

 

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 15:27

 

Article paru dans le Journal de l'Ile de La Réunion en juin 2011 :

 

 

JIR 1

 

 

 

essais

 

Notes de lecture, par Cikuru Batumike, parues le 8 septembre 2011 dans Agence Presse Médiatropiques :

Une idylle sur l’île

Filed under: Notes de lecture by ciba —8 septembre 2011

par Cikuru Batumike

 « Sur Feuille de Songe… » est le premier roman de Catherine Pinaly. Il vient d’être publié aux éditions L’Harmattan, Paris. Le livre est servi par une plume fraîche et remarquable. Il est de la meilleure veine sentimentale, poétique, ethnographique et psychologique. L’auteur rend compte de toute une vie, qui conjugue l’amour et la mort. Notes de lecture.

Pour se mettre dans la peau d’Axel Brieuc, son personnage principal, Catherine Pinaly a recouru à l’analepse; un retour sur des événements antérieurs. En effet, par le biais d’une histoire d’eau, de sel, de sangs mêlés, en vingt-huit jours, il conte à sa fille Violette, un secret de famille, à travers ses péripéties dans une ancienne île Bourbon appelée la Réunion, au milieu des personnages en mouvement, s’exprimant en créole réunionnais.

Le roman se passe au 19e siècle.

Année 1878. Année à laquelle l’île de la Réunion est dévastée par un cyclone, faisant disparaître des familles entières, entraînées par les torrents. Avant (ou après?) le désastre, Axel Brieuc, un paludier de 28 ans, quitte Guérande, en Bretagne, pour Saint-Denis, à la Réunion. Il vient de décrocher un job auprès d’une aristocrate métisse, Louise de Lygnes, 38 ans, propriétaire d’une concession léguée par son père. Un couple de domestiques, quelques engagés pour les rares cultures et un jeune pâtre lui tiennent compagnie. En ce lieu de villégiature, son habitation, La Chamade surplombe plus de deux hectares de terre en ruine, dont une partie regorge de sel inexploité. La culture du café est en chute libre.  Les girofliers sont devenus sans intérêt. La sécheresse a rendu une large bande de terre impropre à la culture. La saline reste la seule alternative, pour Louise de Lygnes, de rendre la propriété rentable. Le projet nécessite l’implantation d’une pompe actionnée par des mules et des machines à vapeur pour amener l’eau dans des bassins. L’arrivée d’Axel Brieuc intervient au moment où Louise de Lygnes est au bord de la crise de nerfs. Elle vit dans le désespoir de ne pas sauver un bien que son époux ne veut plus. Elle nourrit le sentiment d’avoir été souvent abandonnée. Sa mère quitta son père pour rentrer en métropole alors qu’elle était encore enfant; son père mourut trop tôt; son mari Théophile de Lygnes, s’avéra plus un compagnon volage et aventureux qu’un mari sur qui s’appuyer. Théophile de Lygnes ne se sent pas heureux à La Chamade. Il le fait savoir par ses longues absences, séjournant loin de là, particulièrement à Madagascar, où ses autres affaires prospèrent.

Pour l’amour d’une île et d’une femme.

Entre le projet de plantation de la saline et le quotidien, la vie d’Axel Brieuc se remplit vite.  Il n’est pas architecte. Il n’est pas géologue. Il n’est pas maçon. Pourtant, il s’accommode bien de ce nouveau job dans ce paysage miraculeux. Louise de Lygnes est une créature qui ne le laisse pas indifférent. Dès le premier jour, il succombe au charme de l’aristocrate. Pour cette beauté qu’il découvre, il est prêt à tout donner. « S’il faut creuser cette terre de rocaille avec mes ongles pour élaborer canaux et bassins, je le ferai… » (p-26). Il manifeste une dévote admiration qu’accompagnent, en l’absence du mari, des romances et des valses que Louise joue au piano, certaines soirées. La compagnie de Brahms, Chopin et Bizet le réconforte à l’idée qu’il vient de rencontrer la femme de sa vie. En dépit de son état marital. « J’ai l’âge de me sentir investi d’une mission, non seulement concrète et prosaïque -celle d’édifier les salins- mais aussi plus immatérielle, celle de tendre une main davantage amoureuse qu’uniquement amicale, à une femme encore jeune et désirable, que je souhaite plus que tout séduire » (P.38)  Entre la mise en place de la saline et son admiration pour Louise de Lygnes, son cœur balance. Il passe ses journées à apprécier, depuis la varangue, le beau paysage des lieux, ces « parterres de fleurs fouillis où se mêlent dans un désordre peut-être plus organisé qu’il n’y parait au premier coup d’œil, plantes venues de tous les endroits du monde, en une extraordinaire palette impressionniste. »  De temps en temps, il emprunte l’allée de palmiers élancés que lui a fait visiter Louise de Lygnes. Il va prendre un bain de mer avec, parfois, de bonnes surprises : « j’entr’aperçois la ligne musclée de ses jambes, le léger renflement de son ventre et ses deux seins aux tétons dardés que l’étoffe mouillée, plaquée contre son corps, révèlent avec une indécence dont elle n’a pas conscience. » (p.35)  Les jours passent et les journées s’enrichissent en lectures, en promenades un peu tardives sur les terres de la concession ou en croquis de lieux ou de figures qu’il couche sur des calepins vierges.

Le tortueux chemin de l’amour.

La dévote admiration d’Axel Brieuc pour Louise de Lygnes est évidente. Il s’intéresse aux moindres détails dans son habillement, dans sa façon de marcher, de parler et de respirer. Des idées merveilleuses le poursuivent et « dans le secret du grand lit sous le voile de la moustiquaire, je peux laisser libre cours au désir et à l’émotion » (P.52). Certes, Axel Brieuc vit un conte de fées, mais, à l’occasion d’un retour inattendu de Théophile de Lygnes à la maison, il est pris par un sentiment de jalousie.  Il a beau s’échapper de La Chamade pour des heures de ballades, loin de là, à Saint-Leu; il a beau rencontrer Eve une femme aussi entreprenante qu’entraîneuse qui lui voue son amour, sur fond des rumeurs sur les Lygnes, rien n’y fait. Son sentiment d’amour pour Louise est loin de s’altérer. Paradoxalement, Louise ne déclare pas sa flamme à Axel. Le déclenchement de l’attraction irrésistible et fatale entre les deux ne se met pas en marche. Mais pas pour longtemps. Certes, elle s’amuse bien de cet amour offert sur un plateau. Mais, à l’occasion de quelques jours de repos pris dans le cirque de Mafate, loin de La Chamade, elle ouvre la brèche sur un amour jusque-là impossible. Alors qu’ils s’allongent l’un près de l’autre, dans une case mis gracieusement à leur disposition par les femmes des lieux, Louise fait allusion à l’asag telle que la pratiquaient les chevaliers médiévaux « passer toute une nuit allongé près de son amoureuse, en lui prodiguant certaines caresses sans jamais satisfaire son propre désir… » (P. 129)  Des signes, mais pas des passages à l’acte. Axel est un homme déterminé. Il sait ce qu’il veut. Le jour J arrive, lorsque, le couple insolite qu’ils forment, observe médusé, depuis un rocher, durant une demi-heure, une baleine jouer. Sa passion amoureuse est, enfin, récompensée : « la main de Louise a glissé de mon bras à ma propre main pour venir s’y lover. Je n’en reviens pas : ni du spectacle extraordinaire que l’animal mythique nous donne…ni de cette main qui tout d’abord s’abandonne, puis s’enhardit à quelques caresses appuyées… Je retiens mon souffle… »

Les événements se précipitent jusqu’à cet instant magique où « Louise, d’un geste rapide et brusque, ôte sa robe, son jupon, sa chemise… (…) Nous gardons les yeux ouverts, peut-être pour mieux jouir de la transgression (…) Je deviens homme. » (P.172)

De la poésie à lire, à relire.

« Quand je passe devant le bassin, je joue à faire rouler des gouttelettes sur les grandes feuilles qui les transforment en perles d’eau et je me répète tout bas souvent la jolie formule : comme l’eau glisse sur feuille de songe… »  Le titre du livre est un hymne à la sagesse humaine : la vie doit glisser sur nous, comme des gouttes d’eau, avec douceur, sans laisser d’empreintes. Comme le dit une expression créole : une chose malveillante ne nous atteint pas si nous y restons indifférents. Il faut laisser parler une personne qui nous est désagréable. Axel Brieuc est un homme qui a gagné une paix intérieure parce qu’il a accepté ses paradoxes : un jeune épris d’amour pour une femme de dix ans son aînée, en dépit des qu’en dira-t-on. C’est un homme optimiste, parce qu’il a  transformé ses insuffisances en actions positives : s’engager dans un travail qu’il ne connaissait pas, avec le courage et la volonté de réussir. C’est un homme de foi: en quittant la France pour des horizons lointains, il voulait donner un sens à sa vie. Il voulait s’ouvrir au monde, en restant curieux du mode de vie des autres, en étant sensible à la beauté de la nature, à « ce sentier qui m’ouvre les portes d’un monde nouveau, d’un monde en lien avec les temps originels et que rien encore n’est venu dégrader… » (P. 121)

Un roman ethnographique

« Sur Feuille de Songe… » est émaillé de descriptions des mœurs et des coutumes des populations indigènes. Roman ethnographique s’il en faut, il constitue un témoignage précieux de la vie quotidienne des habitants de l’île en termes de mode de vie, de valeurs, de traditions,  de rituels et de ressources humaines. Vie quotidienne, en pleine période de l’expansion coloniale, trente ans après les décrets français d’abolition de l’esclavage dans ses colonies. Il conte avec précision les périodes de carême et jeûne dans quelques coins des hauts de l’île; le bien fondé du rythme des récits qui l’accompagnent, des rituels de purification par la marche sur le feu.  Il nous met l’eau à la bouche avec les habitudes alimentaires: la gelée de goyaviers sur une tranche de pain; du lard fumé et de cari ti jacque, la salade de fruits à l’orange, agrémentée de cannelle et de rhum, le sirop de tamarin…  Il nous prend la main pour nous accompagner à une séance du séga, la danse que pratiquaient les anciens esclaves. Une danse originaire de l’Afrique de l’Est qui se déroule, encore de nos jours, sur fond de démonstrations folkloriques hautes en couleurs. Les esclaves africains entonnaient et dansaient lascivement aux rythmes d’instruments de fortunes confectionnés avec les ressources locales tels les peaux d’animaux et les bois, cailloux. Des rythmes qui se retrouvèrent dans toutes les Mascareignes et aux Seychelles, dans une créole locale. Il nous fait voir le mode de construction des cases, l’usage de la lumière par le biais des lampes traditionnelles, cette « débrouillardise n’a pas de limite dans ce lieu isolé du monde pour tâcher de ne pas trop rester dans le fénoir ! »

Un brin de psychologie

« Sur Feuille de Songe… »  présente deux aspects psychologiques à retenir. Premier aspect : un triangle dramatique dans lequel il y a le persécuteur, la victime et le sauveur. Ils assument parfaitement leurs positions dans la vie. Ils jouent le jeu, dirait Eric Berne et finissent par changer de rôle. Deuxième aspect : passer d’une identité à l’autre. Psychologiquement, cette nouvelle identité lui a apporté la confiance, la sûreté et la paix intérieure. Dans des moments de silence, Axel Brieuc communie avec lui-même, pour magnifier un « chez moi » qu’il n’a jamais eu auparavant. « Voilà ma terre d’accueil, celle qui fait mon bonheur présent; pour rien au monde, je ne reviendrai en arrière. Je suis d’ores et déjà, ma Violette, un îlien, prêt à prendre racine… »  (P.149)   L’étranger qu’il était hier devient un entrepreneur au même titre que d’autres expatriés qui exploitent, sur l’île, leurs petites entreprises.  Cette nouvelle identité dont il se réclame, se décline en deux temps : son statut social d’entrepreneur et le dépassement de sa condition culturelle française. Une « intégration » sans encombre dans la société d’accueil, la Réunion.  Maintenant que le sel est sorti sur une pointe rocailleuse; maintenant que des longues semaines ont scellé sa connivence avec Louise; maintenant qu’il s’est senti chez lui, Axel Brieuc foisonne d’idées aussi belles que constructives. A l’activité principale de la saline succédera la mise en culture de la canne. Une fois les pieds sur terre, une unique pensée l’habitera: « Je veux Louise pour seul et modeste -ou grandiose- destin. Je n’espère, je n’attends rien d’autre que de vivre sous son regard, que de mettre mes bras à son service quotidien et mes mains, peut-être, à celui de son plaisir. » (P.176)

Avant une fin tragique.

  Or donc, cette « femme de chair, humaine et vraie » dont il était devenu l’amant adultérin ne l’accompagnera pas longtemps. Leur existence sera faite de malheureux épisodes. En dépit d’un amour solide et sans faille, au fil des années, Louise se révélera une personne fragile. Elle donnera à Axel une fille, Violette, dans les douleurs et l’effarement de l’enfantement. Elle ne tardera pas d’apprendre la mort de Théophile de Lygnes, le mari légitime, des suites d’une syphilis contractée dans des escapades amoureuses. Ayant, à son tour, contractée  la même syphilis, Louise de Lygnes plongera, après son accouchement, dans une sorte de veille léthargique. Sa fille Violette sortira sauve de cette maladie, contrairement aux autres enfants que « Mme Lygnes avait précédemment accouché et qui n’avaient pas bénéficié de cet heureux sort, n’ayant survécu que quelques semaines en l’état de prématurés contrefaits. » (P.261) Louise de Lygnes restera longtemps allongée sur la méridienne, parlant à peine, nourrit de bouillies. Un jour, éprise de force, elle profitera de l’inattention de ses proches pour aller se jeter à la mer. A sa disparition, Axel Brieuc devint officieusement le père de substitution de Violette; il devint officiellement son tuteur légal, sur la foi d’un document signé par le notaire. Axel vivra un deuil sans fin. Il se consolera de voir grandir sa fille dans les bras de Lili, la femme de chambre. Il quittera l’île pour de longues années et n’y reviendra que pour le mariage de sa fille. Une énième occasion de nager, seul, dans cette eau qui lui rappellera « d’anciennes caresses, douces, fluides et voluptueuses. »

« Sur Feuille de Songe… » vit au rythme soutenu d’une intrigue originale, sur fond d’une fine observation de la vie et de la végétation réunionnaise et d’une analyse psychologique des personnages.  Chaque scène est décrite dans des couleurs magnifiques, des sons perceptibles et des lumières fortes. Les dialogues sont coupés de brèves, et parfois de longues descriptions de personnages et de lieux aussi sensibles que frappantes. Loin d’être lié à une quelconque nostalgie, « Sur Feuille de Songe… » conte les moments clés d’un secret de famille. Un fond et une forme emballés dans une consécution logique des parties. Agréable à lire.

Originaire du Périgord, Catherine Pinaly vit depuis une vingtaine d’années à La Réunion où elle est enseignante.  « Sur Feuille de Songe… »aux éditions L’Harmattan. ISBN : 978-2-296-55132-9 • juin 2011 • 288 pages

Cikuru Batumike

 

 

essais

 

 

Article paru dans le Journal de l'Ile de La Réunion le 10 octobre 2011 :

 

 

Article JIR 10 10 2011

 

 

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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 16:13

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      Bassin de tête de La Pointe au sel, à Saint-Leu... Source de l'inspiration du roman Sur Feuille de songe, contant l'histoire d'un jeune paludier breton, qui, à la fin du XIXème siècle, arrive à La Réunion pour créer une saline, et sauver un vieux domaine créole de la ruine qui le menace.

 

Un récit romanesque à lire, un joli site à visiter à Saint-Leu !

 

 

 

 

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« Promeneur, si tu t’égares un jour sur le sentier littoral et que tu découvres les larges bassins de la Pointe au sel, tu verras mon nom, Axel Brieuc, gravé dans la pierre : sache que c’est bien moi, petit paludier breton de mon état, qui ai greffé à la rocaille anthracite le gemme blanc de la mer indienne. J’en suis fier. C’est mon œuvre. Je l’ai fait pour l’amour d’une femme, pour l’amour d’une île aussi, et pour l’espoir d’une enfant créole qui n’avait plus autour d’elle qu’un vieux coupeur de canne, usé par le travail des esclaves, une servante au grand cœur lui jouant des tours, et un expatrié sans famille. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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  Nelly Nicole, une amie originaire de La Réunion, qui a transcrit avec sensibilité et talent certains dialogues du roman, dans ce joli parler créole, si chantant...!

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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 15:31

 

Coup de coeur des lecteurs saint-paulois : Catherine Pinaly à l’honneur

Cinquième "5 à 7 littéraire" pour les lecteurs des bibliothèques de Saint-Paul auxquels sont proposés des rencontres, chaque mercredi, avec l’un des auteurs pays sélectionnés par la médiathèque et l’association Zazakel. Aujourd’hui il s’agit de Catherine Pinaly dont le livre "Sur feuille songe" a reçu l’an dernier le Prix du roman métis à Saint-Denis

 

 

"Promeneur, si tu t’égares un jour sur le sentier littoral et que tu découvres les larges bassins de la Pointe au sel, tu verras mon nom, Axel Brieuc, gravé dans la pierre : sache que c’est bien moi, petit paludier breton de mon état, qui ai greffé à la rocaille anthracite le gemme blanc de la mer indienne. J’en suis fier. C’est mon œuvre. Je l’ai fait pour l’amour d’une femme, pour l’amour d’une île aussi, et pour l’espoir d’une enfant créole qui n’avait plus autour d’elle qu’un vieux coupeur de canne, usé par le travail des esclaves, une servante au grand cœur lui jouant des tours, et un expatrié sans famille," peut-on lire en quatrième de couverture.

Engagé par Louise de Lygnes, riche créole à la tête d’une plantation de caféiers, dont la culture commence à s’essouffler, Axel Brieuc, tout à sa mission première, tombe amoureux de La Réunion et de la belle aristocrate, délaissée par un mari, grand goûteur de courtisanes et d’espaces insondables du côté de Madagascar. "Sur feuille de songe…" est le premier roman de Catherine Pinaly, professeur de lettres en lycée, qui, depuis longtemps déjà, entretient une relation profonde et féconde avec l’écriture. L’auteur nous convie à un retour dans le temps (l’histoire, totalement imaginée, se passe à la fin du XIXe siècle), à un voyage à travers le désir, ses méandres, ses lumières. Elle évoque un monde où l’amour, la tendresse, la souffrance s’entremêlent en une fresque puissante, bouleversante, sublime. Au fil des pages, le lecteur est sans cesse en haleine et vibre sur les registres de la gravité, de la nostalgie, de la douleur, de la douceur.

L’ouvrage, charmant, charmeur, est tout à la fois gai et triste comme les souvenirs. Un petit bijou ciselé dans une veine toute poétique qui s’inscrit dans la meilleure tradition littéraire. Catherine Pinaly, émaille même son texte de quelques expressions créoles, bien ancrées dans la graphie française et l’ensemble n’en est que plus délicieux. Elle confirme, ainsi, sa passion pour La Réunion, où elle vit depuis une vingtaine d’années. Par son style racé et sa justesse de ton, notre conteuse se pose en véritable révélation.

 

Alain Junot

Ouvrage de Catherine Pinaly chez l'Harmattan

 

Du côté de Saint-Leu, il est un musée du sel, témoin d'une ancienne production locale. Catherine Pinaly a voulu faire revivre cette activité en y mêlant romantisme et description émue des beautés de l'île. Traduction française de l'expression bien connue " konm lo si fey sonz ", son roman Sur Feuille de Songe..., publié chez l'Harmattan en juin 2011, se présente comme le récit à sa fille d'un Breton - comme son nom l'indique-, Axel Brieuc. Un Breton qui ne sait pas de qui il est tombé amoureux en premier : " de la femme ou de l'île ? ". On sait que la littérature réunionnaise a souvent identifié l'île à une femme. Alors il raconte son débarquement en 1878, à 27 ans, comme paludier venu de Guérande.

 

Posté par IPR le Samedi 15 Septembre

 

L’aventure qui commence est celle du creusement de marais salants sur cette pointe appelée aussi Pointe de Bretagne. C’est l’occasion pour l’auteure de décrire l’organisation et la vie sur une habitation de l’époque, le travail des engagés, les transformations économiques, en particulier après le déclin du café, le développement de la canne à sucre. L’attraction de la Grande île voisine, à la fois eldorado et mirage, est évoquée aussi.

L’aventure est aussi celle de l’amour, de ses fulgurations et de ses souffrances, entre des personnages dissemblables, à l’ombre d’une maison créole bien nommée " La chamade ". Echo à Françoise Sagan ?

Le personnage féminin, Louise de Lygnes, est particulièrement attachant, fragile et déterminée, femme marquée par la vie et qui se veut libre, jusqu’au défi.

Passions et frissons animent donc l’Histoire de cette région et la rendent vivante. On sent également, parfois de manière un peu surdéterminée, la volonté de Catherine Pinaly de ne rien oublier des charmes de l’île, ses saveurs, ses couleurs, ses parfums, ses rites, et la langue créole de certains dialogues (transcrite à la française). Manière de dire son attachement pour le pays où elle enseigne depuis une vingtaine d’années ? Sans doute.

Sur feuille de songe est bien une " histoire d’eau, de sel, de sang mêlés ", selon les propos d’Axel, fasciné par " la mer indienne ". Et l’on finira sur cette expression qu’on peut entendre de deux façons…

Brigitte Croisier

 

 

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De gauche à droite : Catherine Pinaly, Gilbert Annette, Lyonel Trouillot, Mohamed Aïssaoui, Marc Rosa.

    

Communiqué de presse

 

Saint-Denis, le 8 novembre 2011

 

La Ville de Saint-Denis et La Réunion des Livres ont le plaisir de vous annoncer le nom du lauréat du Grand Prix du Roman Métis 2011, ainsi que la Mention spéciale.

Le roman de Lyonel Trouillot, La belle amour humaine (Actes Sud), a séduit le jury. C’est donc Lyonel Trouillot, auteur haïtien engagé, qui succède à Maryse Condé pour cette 2ème édition. La Mention spéciale récompense une auteure réunionnaise, Catherine Pinaly, qui a su enchanter le jury avec son roman Sur Feuille de Songe... (L’Harmattan).

Le Trophée du Grand Prix du Roman Métis 2011 sera remis au lauréat le 6 décembre prochain dans les salons de l’Ancien Hôtel de Ville de Saint-Denis, en présence du président du jury, Mohammed Aïssaoui, et des lauréats.

 

 

 PRIX METIS 1

 

Remise du grand prix du Roman Métis 2011

 

 

Invitation Grand Prix du Roman Metis 6 dec 2011


 

Invitation à la cérémonie de la remise du grand prix du Roman Métis 2011


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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 12:44

cath 016

 

Quelques réponses au questionnaire de Proust...

 

 

Le principal trait de mon caractère ? Un soupçon de fantaisie, sous des allures de grande fille sage.

La qualité que je préfère chez un homme ? Un soupçon de fantaisie, sous des allures rassurantes.

La qualité que je préfère chez une femme ? L’enthousiasme, la légèreté.

Ce que j'apprécie le plus chez mes amis ? L’indulgence.

Mon principal défaut ? Ne pas pouvoir « vouloir ». Rarement « oser ».

Mon occupation préférée ? Aimer.

Mon rêve de bonheur ?  Ne plus avoir peur de rien.

Quel serait mon plus grand malheur ? Ne plus voir la beauté du monde.

Le pays où je désirerais vivre ? Celui où je vis maintenant.

La fleur que j'aime ? La pivoine.

L'oiseau que je préfère ? Le paille-en-queue, « flèche blanche, dans l’azur impeccable ».

Mes auteurs favoris en prose ?  Hugo, Maupassant, Colette, Tournier, Philippe Claudel.

Mes poètes préférés ? Hugo, Rimbaud, Char.

Mes héros dans la fiction ? Jean Valjean. Rhett Butler.

Mes héroïnes favorites dans la fiction. Antigone. Scarlett O’Hara. Alice.

Mes compositeurs préférés ? Chopin. Rachmaninov. Fauré. Ravel.

Mes peintres favoris ? Le Caravage. Vermeer. Turner. Manet.

Mes héroïnes dans l'histoire ? Cléopâtre.

Ce que je déteste par-dessus tout ?  L’hypocrisie. La méchanceté et la médisance.

Le don de la nature que je voudrais avoir ? Le chant.

Comment j'aimerais mourir ?    Meilleure et aimée.

Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence ? L’ignorance.

Ma devise : « Aimer, aimer la vie, les autres, soi-même ! »

 

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 12:50

 

 

Photo 061Du papyrus au papier, l'aventure de l'écriture...
Pour évoquer l'écriture, qui rythme ma vie, qui est ma vie, je laisse la parole à Jean-Marie Le Clézio, parole "écho" de la place que tient cette écriture dans un parcours d'auteur : "Il est très difficile de parler de ce qu'on écrit, parce qu'on écrit d'abord pour une raison qu'on ne comprend pas. Si on la comprenait, peut-être arrêterait-on d'écrire... Écrire est un besoin... C'est à l'intérieur de vous-même, ça a besoin de sortir, et de sortir sous cette forme... Écrire est un art, qui demande beaucoup d'entraînement, je veux dire qui exige davantage que de connaitre le dictionnaire de la langue française et la syntaxe de cette langue. Il faut avoir lu des auteurs, les avoir digérés, après avoir éprouvé le besoin de faire mieux qu'eux... Un écrivain est sans doute quelqu'un d'imparfait, qui n'est pas terminé, et qui écrit, justement, en vue de cette terminaison ; qui recherche inlassablement cette perfection."
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